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jeudi 6 octobre 2011

Calme et paisible Séville

par André
Nous avons quitté Barcelone samedi dernier pour Séville. Après un vol d'à peine plus d'une heure et une course de taxi courte mais pourtant onéreuse (le transport en commun ici est, disons, moins efficace) nous avons atteri dans un chouette petit appartement de la Macarena que nous n'habiterons qu'une seule nuit. Nacho, notre locateur, nous a installés là puisque l'appartement que nous avions choisi était occupé jusqu'au dimanche. Après une excellente nuit de sommeil, hormis la cucaracha que nous avons trouvée dans la salle de bain, nous voilà partis à la conquête de Séville.


J'ai rapidement été charmé par cette ville. Rues étroites, architecture coloniale typique de l'Espagne mélangée à l'architecture Mauresque, peu de circulation automobile et une sensation de sécurité jusqu'ici égalée seulement par Agde. Pourtant c'est une ville qui bouillonne d'activité (sauf pendant la siesta) mais les habitants sont relax, pas nécessairement faciles d’approche, mais ne s'énervent pas à la vue des touristes. Nous nous sentons bien et accueillis. J'ai l'impression aussi d'expérimenter vraiment l'Espagne. Je retrouve ici tout l'idée que je m'était fait de ce pays et de c'est habitants. Pas que je n'ai pas aimé Barcelone, au contraire (en passant, la Sagraga Familia est à couper le souffle), mais comme dans toute les villes cosmopolites, Barcelone nous donne une idée diluée de la culture du pays. Il y a tellement de cultures différentes, amenées par tous les immigrants attirés par le rayonnement d'une telle ville, que l'essence même du pays duquel elle fait partie est plus difficile à percevoir. En fait, on expérimente la culture de la ville elle-même. À Séville, nous sommes totalement en Espagne, et on le ressent.

Les habitants prennent les choses très tranquillement, sûrement en partie à cause de la chaleur, et se réveillent au soir pour aller traîner sur les terrasses des cafés en mangeant des tapas et buvant une cervesa. Par contre, la barrière de la langue est plus marquée. À peu près personne ne parle anglais ou français ou veux se donner la peine d'essayer. Ils ne font que répéter en assumant qu'on comprend ce qu'ils disent. Je ne leur reproche pas du tout. Tant mieux pour eux si leur culture est si forte. C'est à nous de se débrouiller comme on peut avec le peu de bases que nous avons. Marie-Claude est meilleure que moi et à deux on arrive a se faire comprendre. Disons que c'est plus difficile que le Mexique ou Cuba parce que les espagnols parlent très très vite et prononcent les mots différemment.

La première journée s'est limitée à une visite de l'alcazar de Séville et de ses jardins. Magnifique surprise car nous avons attéri là presque par hasard, en flânant. Le palais m'a rappelé le palais de Topkapi à Istanbul. Un dédale de chambres avec cours intérieures et de fontaines, tapissées de magnifiques tuiles de céramique. Et les jardins ne sont que plus intéressants. Une énorme cour avec de multiples sections de toutes formes avec autant de fontaines et une multitude d'espèce d'arbres, de plantes et de petites sections isolées, à l'ombre, où l'on peut admirer les paons venus quêter des miettes de pain.

Après cette superbe découverte, nous avons déménagé dans ce qui devait être notre dernier logement à Séville. Je dis "devais être" parce que nous avons changé nos plans pour s'adapter au vol à bas prix vers Marrakech... à suivre... Il est situé dans le cartier Alameda, nommé ainsi à cause du monument Alameda de Hercules constitué de tours construites à l'époque romaine. Depuis, Séville à aménagé tout au tour une grande allée piétone bordée de cafés et restaurants fréquentés surtout par les locaux. C'est une bonne chose pour nous parce que les prix sont énormément plus bas que dans les zones plus touristiques et c'est une forme d’immersion dans la culture locale. Au moment où je vous écris, nous sommes toujours dans cet appartement, relativement grand avec encore toutes les commodités et une terrasse. Nous y sommes très bien installés et passons beaucoup de temps à lire et relaxer avant nos visites de la ville (pour ensuite revenir faire la siesta. À Rome, on fait comme les romains!).

Hier nous sommes aller voir un spectacle de flamenco à la Peña Cultural Flamenca Torres Macarena. Il nous a quand même fallu quelques jours pour en voir un mais ici, les choses ne s'organisent pas comme chez nous. Disons qu'ils n'ont pas le reflex d'annoncer les spectacles sur internet et il m'a fallu faire pas mal de recherches pour dénicher un spectacle loin de la scène touristique. Je voulais venir à Séville spécialement pour entendre du flamenco et je suis bien heureux de cette première expérience. Le chanteur, Jonathan Reyes, m'a plutôt impressionné. Ce fut une très belle expérience que nous répéterons peut-être demain à la même place et certainement au tablao Los Gallos où nous avons réservé une place samedi. Je repartirai donc de Séville la tête remplie de flamenco, comme je l'espérait. J'aurais bien voulu aller à Jerez de la Frontera, berceau du style de flamenco qui m'intéresse le plus, mais les contraintes logistiques et budgétaires font que nous n'irons pas. Une prochaine fois. De toute façon, les artistes de Jerez se produisent à Séville...

Ce qui m'amène à la réflexion que j'ai souvent ces derniers jours. Ce périple est une sorte de sortie de reconnaissance au cours de laquelle nous retenons les endroits où nous pourrions revenir faire des voyages plus ponctuels et précis pour découvrir toutes les choses que nous n'avons pas la chance de découvrir maintenant. Après ce tour du monde, nous aurons accumulé un bagage de connaissances et bâti une liste d'endroit à revisiter, avec une idée beaucoup plus précise de ce qu'il faut voir.

Sur une note plus générale, je dirais que je réalise toujours plus que nous ne sommes pas en voyage au sens que je l'entendais auparavant. C'est plutôt la vie ailleurs que nous vivons. Nous profitons de notre cartier et de notre appartement et n'essayons pas de compacter nos journées comme nous le ferions dans un voyage "conventionnel", par peur de ne pas profiter du peu de temps que nous avons. Si nous nous affligions cette routine, nous serions déjà morts de fatigue. Surtout avec les 33 degrés et plus et le soleil qui plombe sans arrêt.

D'ailleurs je n'en ai pas parlé mais nous n'avons pas vu de pluie depuis la France. Quelques nuages à Barcelone, mais ici niet. Que du soleil et encore du soleil. Heureusement l'humidité est relativement basse et cette chaleur est beaucoup plus facile à supporter que celle de Montréal en été. Mais bon, je ne veux pas tourner le fer dans la plaie, je sais bien qu'au Québec on tricote déjà de nouvelles paires de mitaines...

P.S. Dans la saga du coût de la bouffe, c'est toujours moins cher ici qu'au Québec...

3 commentaires:

  1. Fabuleux! Vous arrive-t-il de penser que vous rêvez? Moi si, en lisant vos textes et en regardant vos photos. Merci de votre générosité.
    Josette

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  2. Commentaire sur calme et paisible seville

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